C'est parti pour mon premier article qui va traiter des... insectes ! (bon ok... le suspens n'était peut être pas au rendez-vous).
On parle souvent de ces petites bêtes qui volent, grimpent, rampent ! Ils n'ont malheureusement pas souvent la cote auprès de l'espèce humaine. Et pourtant, ils n'en méritent pas moins ! Si seulement on apprenait à mieux les connaître : leur histoire, leur morphologie, leurs rôles...peut-être serions-nous moins rebutés et dégoûtés par ces arthropodes essentiels au bon fonctionnement de tout écosystème.
Cet article, écrit par un non-expert, vous propose une première approche générale des insectes pour, justement, apprendre à mieux les connaître !
Sous forme de vulgarisation, il va parler de nombreux aspects généraux.
Il est important de préciser qu'il existe une telle diversité d'insectes que je ne peux malheureusement pas souligner chaque exception et particularité.
Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir depuis combien de temps les insectes sont sur cette Terre ? Comment les reconnaître ? A quoi ils servent ? Alors pour tout ceux qui cherchent des réponses à ces questions mais aussi pour tout les curieux, cet article est fait pour vous.
Généralités
Pour commencer, il faut savoir que les insectes ne sont pas arrivés hier. Leur apparition sur Terre remonte à environ 420 millions d’années. Il s’agit, d’après l’échelle des temps géologique, aux périodes Silurien/Dévonien du Paléozoïque. A titre de comparaison, les dinosaures seraient apparus au Trias il y a 240 millions d’années et Homo sapiens (nous) il y a environ 200 000 ans. Tout ce temps d’évolution leur a permis de bien se développer et de s’adapter à quasiment tous les climats et milieux.
Mais qu’est ce que réellement un insecte ?
Avant de répondre à cette question, je tiens quand même à préciser que les araignées et les scorpions ne sont pas des insectes. Ces trois groupes font juste partie de l’embranchement des arthropodes [animaux à corps segmentés, qui possèdent des appendices articulés (pattes, antennes, mandibules etc..) et un exosquelette] mais ils se séparent dès le sous-embranchement. Les araignées et les scorpions se trouvent dans les chélicérates, qui possèdent des chélicères, et les insectes dans les antennates/mandibulates, qui possèdent donc des antennes et mandibules.
Si jamais vous avez un doute, comptez le nombre de pattes. Les araignées et les scorpions en possèdent 4 paires contre 3 pour les insectes (encore une fois attention aux exceptions 😉).
Pour reconnaître un insecte, rien de plus simple que d’observer sa morphologie pensez-vous. Mais attention, la diversité de l’entomofaune est telle qu’il n’est pas possible de dresser un unique portrait robot des insectes. L’exemple qui va être pris ici ne correspond donc pas à tous les insectes présents sur Terre. C’est une représentation simple et généralisée pour connaître les principaux éléments morphologiques.
Alors comment reconnaître un insecte "classique" ?
Tout d'abord, les insectes possèdent 3 tagmes (ou parties si vous préférez) différents : la tête, le thorax et l'abdomen. Leur corps est bien délimité par ces trois parties.
On observe des antennes (1 seule paire) et des pièces buccales externes au niveau de la tête (je vous rappelle que les insectes font partie du sous-embranchement antennate/mandibulate : logique non..?).
Les 3 segments qui composent le thorax (prothorax, mésothorax et métathorax) portent chacun 1 paire de pattes articulées. On retrouve généralement des ailes portées par le mésothorax et le métathorax. Dans l'exemple donné au dessus, on observe 2 paires d'ailes servant au vol.
Comme dit plus haut, il est facile de trouver des insectes qui dérogent à notre schéma "classique". Les diptères par exemple (mouche, taon etc..), comme leur nom l'indique, ne possèdent qu'une paire d'ailes. La seconde paire d'ailes est modifiée morphologiquement et agit comme stabilisateur de vol.
Les ailes antérieures des coléoptères, appelées élytres, servent, quant à elles, de bouclier pour protéger les ailes postérieures, plus fines et fragiles, servant au vol.
Certains insectes n'ont même aucune paire d'aile ! On les appelle alors aptères.
Les ailes ont d'ailleurs permis aux insectes d'échapper à pas mal de soucis. Imaginez-vous bien qu'il y a 400 millions d'années, la faune volante n'était pas très développée. Les oiseaux (qui font partie du groupe des dinosaures) n'étaient toujours pas présents. Quoi de mieux alors que de voler et ainsi pouvoir échapper à bon nombre de prédateurs ?
L’origine de l’apparition des ailes demeurent tout de même une énigme évolutive. De nombreuses théories existent pour tenter de l’expliquer : certains scientifiques pensent que les ailes sont issues de coussinets qui servaient normalement de régulateur de température, d’autres pensent que ces ailes proviennent de branchies ou encore d'excroissance du thorax.
Dans tous les cas, au vu de la diversité actuelle des insectes, on peut comprendre que ces ailes leur sont bien utiles. Mais il faut savoir qu’elles ne leur servent pas qu'au vol. En effet, il a du vous arriver d'entendre des stridulations, qui sont produites justement à l’aide des ailes comme chez certains Orthoptères (criquet, sauterelle, ...). De plus, elles peuvent servir de bouclier protecteur (chez les Coléoptères par exemple), de régulateur thermique, ou être utilisées dans le cadre de parade...
Diversité
La partie précédente montre bien une grande variabilité de l'entomofaune. En 400 millions d’années, l’évolution a eu le temps de faire son oeuvre. La dérive génétique et la sélection ont donc amené les insectes à se diversifier et à être présents sur une bonne partie de notre planète.
Avec 1,3 million d’espèces décrites à ce jour, les insectes représenteraient 85% de la biodiversité spécifique animale. Quand on y réfléchit, il existe énormément de différences au sein de cette classe. Des plus grand phasmes mesurant la taille de votre avant-bras jusqu’aux guêpes microscopiques, en passant par les dytiques et les espèces quasi-invisibles à l'œil nu, il y en a pour tous les goûts. Et ce n'est pas fini ! puisqu’il semblerait qu’il existe encore un vaste pannel d’espèces à découvrir.
La masse de tous les insectes réunis serait même quatre fois supérieure à celle de tous les vertébrés (poissons, mammifères dont Homme, oiseaux..) réunis.
Une telle diversité ne se classe pas facilement. C’est pourquoi il existe une trentaine d'ordres chez nos amis insectes. Entre les Odonates, les Diptères, les Mantoptères et d’autre noms de ce genre, ça fait beaucoup. Si vous souhaitez savoir faire la différence entre quelques-uns de ces ordres, allez faire un tour dans le portfolio ou directement dans la boutique 👀.
Cycle de vie
Une telle diversité entraîne donc des modes de vie différents. C'est pour cela que nous allons nous pencher sur les différents cycles de vie.
Cette partie n'est pas évidente à comprendre du premier coup, je vais donc tenter de vous éclairer au mieux. Un schéma se trouve à la fin de cette partie pour vous y repérer.
Tout d'abord, qu'est ce qu'un cycle de vie ? Il s'agit de la période complète de la vie d'un individu durant laquelle se succède différentes étapes (par exemple : œuf 👶, larve 🧒, imago 👨...). Prenons un exemple concret : un papillon adulte va pondre des œufs, qui vont éclore afin de donner une chenille. Cette chenille va ensuite passer par un stade immobile (la chrysalide) durant laquelle elle va prendre l'apparence d'un papillon adulte. Le papillon enfin sortit de la chrysalide va à son tour pondre des œufs etc... Ceci est donc le cycle de vie d'un papillon.
Il est possible que vous vous demandiez actuellement : "D'accord, on vient de voir le cycle de vie d'un papillon, mais en quoi le cycle des autres insectes est différent ?". Et c'est une bonne question !
Prenons l'exemple d'une sauterelle afin de la comparer avec celui du papillon. Avez-vous déjà entendu parler d'une chrysalide de sauterelle ? Si la réponse est oui, je vous invite à m'en informer car j'aimerai bien en savoir davantage.
Si la réponse est non, c'est donc qu'il existe bel et bien une différence entre la façon dont une sauterelle et un papillon se développent.
Pour commencer, il faut savoir comment les insectes passent d'une étape à une autre. Ce sont des arthropodes et ils possèdent donc un exosquelette (si vous vous en souvenez c'est que vous avez bien suivi l'article, bravo 👏).
L'exosquelette est un squelette se trouvant à l’extérieur de l’animal, contrairement à l’endosquelette (comme le notre par exemple) qui est à l’intérieur. C'est comme si les insectes étaient coincés dans une cage et le seul moyen de grandir est d'opter pour une cage plus grande. Ce phénomène s'appelle la mue. La succession des étapes du développement d’un insecte est donc rythmée par des mues, jusqu’à atteindre le dernier stade : stade d’imago (adulte mature sexuellement).
Ces différentes étapes ne sont pas toutes les mêmes pour chaque type d'insecte. Il existe trois grands types de développement : hétérométabole, holométabole et amétabole.
Les Hétérométaboles
Les hétérométaboles sont des insectes ptérygotes (pourvus d’ailes) à l’état adulte. Ils ne possèdent pas de stade immobile entre la larve et l’imago.
La catégorie des hétérométaboles se scinde en deux sous parties : les hémimétaboles et paurométaboles.
Les hémimétaboles ont des larves qui ne vivent pas dans le même milieu que l’imago, contrairement aux paurométaboles où les larves et l’imago ont la même écologie.
Prenons un exemple : une larve de libellule est aquatique tandis que l’imago est terrestre. Entre ces deux phases, il n’y a pas d’état intermédiaire. Je vous laisse vous arrêter ici avant de lire la prochaine phrase pour que vous réfléchissiez et puissiez me dire : quel type de développement possède la libellule ?
La réponse est.. (suspens) hémimétabole ! Bravo (que vous ayez trouvé ou non).
Les Holométaboles
Les Holométaboles sont des insectes ptérygotes à l'état adulte qui possèdent quatre stades dans leur cycle de vie : L’œuf, la larve, la nymphe et l’imago. La nymphe est un stade immobile contenu dans une chrysalide, permettant la métamorphose (mue particulière). L’imago se distingue donc morphologiquement de la larve.
Il y a une différence entre aptère et aptérygote. Aptérygote correspondait (le taxon est obsolète mais pratique) aux insectes n'ayant jamais eu d'ailes. Contrairement aux aptères qui eux, ont perdu leurs ailes soit au cours de l'évolution soit lors de leur développement (c'est le cas de certaines fourmis par exemple).
Les Amétaboles
J'ai fait le choix de présenter ce type de cycle de vie. En effet, plus aucun insecte n'est amétabole à ce jour (hormis les ordres Archaeognathes et les Zygentomes, mais ce ne sont pas les insectes les plus connus).
Les insectes aptérygotes (sans ailes) avec les larves morphologiquement identiques à l’imago étaient amétaboles. Cependant, la sous-classe aptérygote n'existe plus aujourd'hui. Il s'agissait avant des collemboles, diploures... qui sont considérés aujourd'hui comme des classes à part entières et non plus comme des insectes.
Rôles
On arrive à une partie très intéressante. Il est normal de se demander à quoi servent ces petites bêtes au sein des écosystèmes. Vous allez voir qu'ils ne possèdent pas qu'un seul rôle et que, sans eux, la vie serait bien plus compliquée.
Quand on pense insecte on pense généralement pollinisation. Mais finalement qu'est-ce que la pollinisation ?
C'est le transfert du pollen des étamines (l'organe de reproduction mâle des fleurs) vers le pistil (l'organe de reproduction femelle des fleurs), ce qui permet donc la reproduction des plantes à fleurs. Quand la pollinisation se fait par le biais d'insectes, on appelle ça l'entomogamie (entomo = insecte, gamie = union).
Mais alors comment cela se passe-t-il ? Lorsqu'il est à la recherche de nectar pour se nourrir, l'insecte se frotte aux étamines et se retrouve alors recouvert de pollen. En allant visiter une autre plante, il déposera ce pollen et permettra alors la reproduction de ces plantes. Ces insectes ont donc un rôle capital pour la survie de certains végétaux ! Pour assurer la rencontre avec l'insecte, les fleurs sont souvent de couleurs vives et émettent des odeurs attractives.
La pollinisation entomophile rend de nombreux services écosystémiques, et notamment pour l’agriculture. En effet, il faut savoir que 70% des espèces végétales cultivées pour la consommation humaine dans le monde dépendent de la pollinisation entomophile ! Les insectes pollinisateurs ont donc une très forte importance dans notre alimentation. Sans eux, plus rien à manger dans nos assiettes 😬.
Les insectes jouent également le rôle de "recycleur" en participant à la décomposition de la matière organique morte (cadavres d'animaux, déjections, feuilles mortes...). Ils aident à sa transformation en matière minérale, assimilable par les plantes, et donc à sa réintégration dans la chaîne alimentaire. Ces insectes décomposeurs, aussi appelés détritivores, sont donc indispensables au recyclage des "détritus" organiques permettant une meilleure fertilité du sol.
Par leur simple activité de prédation, les insectes jouent un rôle de régulation des autres espèces (aussi bien végétales que animales). Il permettent de limiter la prolifération de certaines espèces et d'empêcher la dominance d'une espèce sur d'autres.
Finalement, les insectes étant les proies de nombreuses autres espèces, ils représentent une source très importante de nourriture, par exemple pour d'autres insectes ou groupes comme les amphibiens les oiseaux et même certains mammifères.
Il est aussi intéressant d'évoquer d'autres rôles que les insectes remplissent contre leur bonne volonté. Par exemple, le biomimétisme : lorsque l'ingénierie humaine s'inspire du monde vivant. Dans le cas des insectes, on a pu observer le cas des robots-abeilles inspirés par les essaim d'abeilles, des immeubles inspirés des termitières ou même des aiguilles de seringues inspirés des moustiques.
Préservation
Les insectes jouent alors des rôles cruciaux dans l'équilibre de tous les écosystèmes confondus. Cependant, de très nombreux facteurs, comme l'utilisation de pesticides, la fragmentation des habitats, etc... menacent nos chères petites bêtes. Pour éviter ou au moins ralentir ce phénomène, il est important de savoir comment les préserver.
A notre échelle, échelle d'individu, il peut paraître impossible ou inutile de participer à cette préservation des insectes. Pourtant, certaines petites actions réalisées par chacun peuvent largement être bénéfique à la biodiversité des insectes qui nous entourent.
Je vous invite vous renseigner sur quelques petites actions réalisables pour aider à la préservation des insectes (comme par exemple la plantation de certaines de plantes ou la création d'hôtels à insectes et de mares), que vous ayez un jardin ou non. Si vous n'êtes pas dans la possibilité de mettre en place ces mesures, rien que le fait de parler des insectes autour de vous permet de démystifier ce sujet et de faire prendre conscience à vos proches que ce ne sont pas que des petites bestioles enquiquinantes.
Commencer par apprendre à connaître et à s'intéresser davantage à ces petites bêtes est un bon début.
C'est en connaissant les choses que l'on est plus susceptible de les préserver.
Voilà, j'espère que cet article vous aura apporté quelques informations et qu'il vous aura plu ! N'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire !
Pour soutenir mon travail, n'hésitez pas à visiter plus en profondeur mon site internet, à en parler autour de vous voire passer une petite commande dans la boutique 😁.
Hermann
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